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FEGHOUL NABYLA Maitre assistante
Service de gynécologie obstétrique
EPH BACHIR MENTOURI
KOUBA, ALGER
LA CONTRACEPTION MECANIQUE
LES OBJECTIFS :
Faire connaitre les principes de la contraception
Faire connaitre les différentes méthodes de contraception mécaniques
Faire connaitre les indications et les contre-indications de chaque méthode
Faire connaitre les avantages, les inconvénients et les échecs de chaque méthode
Savoir reconnaitre les complications du dispositif intra-utérin
Savoir évaluer le risque d’échec de chaque méthode
PLAN
I-INTRODUCTION
II-LA CONTRACEPTION DOIT REPONDRE À QUATRE CRITERES
A-Efficacité
1- En taux actuariel
2- Par l’indice de Pearl
B-Innocuité
C-Acceptabilité
D-Faible coût
----------------------- Page 2-----------------------
III-LES METHODES MECANIQUES
A- LE STERILET
1- Principes
2- Différents modèles de stérilets
a. Stérilet au cuivre
b. Stérilet au progestatif
3-Indications
4- Contre-indications
a. Absolues
b. Relatives
5- Technique de pose d’un stérilet
a. Moment de l’insertion
b. Technique d’insertion et incidents
6- Complications
B- CONTRACEPTION VAGINALE
1- Méthodes
a. Indications
b. Contre-indications
2- Spermicides
a. Mode d’action
b. Mode d’emploi
3- Obturateurs féminins
a. Diaphragmes féminins
b. Préservatifs féminins
C-PRESERVATIF MASCULIN
IV-CONTRACEPTION TRADITIONNELLLE OU NATURELLE
A- Coït interrompu
B- Continence périodique
1- La méthode Ogino-Knauss
2- La méthode des tempèratures
4- La méthode de la glaire cervicale(Billings)
V-CONCLUSION
VI- BIBLIOGRAPHIE
----------------------- Page 3-----------------------
I-INTRODUCTION
La contraception désigne l'emploi de moyens visant à empêcher qu'un rapport
sexuel entraîne une grossesse. Elle est définie par l'Organisation mondiale de la
santé comme étant « l'utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de
procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter ».Il existe plusieurs
méthodes de contraception, d'action locale ou générale, à l'efficacité et aux
contraintes variables. Parmi ces méthodes, le préservatif peut également être utilisé
pour la prévention des infections sexuellement transmissibles. La contraception
peut-être féminine (majorité des solutions présentées) ou masculine.
II-LA CONTRACEPTION DOIT REPONDRE A QUATRE CRITERES :
A- Efficacité :
Elle peut être exprimée en:
1- En taux actuariel : une femme de 20à25 ans, sans contraception, a après 12 mois
de rapports sexuels, 84% de chances d’être fécondée.
2- Par l’indice de Pearl : c’est le nombre de grossesses survenues au cours d’un
nombre de mois donné d’exposition et comparé à cent ans années d’exposition :
R= Nombre de grossesse X 1.200(100 années) / Nombre total de mois d’exposition
Exprimé en pourcentage années-femmes (%A.F.)
Cet indice renseigne sur la fréquence des échecs
B- Innocuité :
La méthode utilisée ne doit pas surexposer une femme aux risques de complications
à court et long termes .Les incidents (troubles de la libido, troubles digestifs,
métrorragies) doivent être tolérables et peu fréquents. La méthode doit être sans
inconvénient sur la fécondité ultérieure (réversibilité totale) et sans risque pour le
fœtus.
C- Acceptabilité :
Les conditions d’utilisation de la méthode sont variables selon,le niveau intellectuel,
les valeurs morales et religieuses, le profil psychique, la sexualité. La facilité d’emploi
est un critère important d’acceptabilité.
D-Faible coût :
La contraception est gratuite au niveau du planning familial.
III-LES METHODES MECANIQUES :
----------------------- Page 4-----------------------
Plusieurs méthodes de contraception sont utilisées. Elles peuvent se décliner en
plusieurs catégories selon qu'elles agissent par voie locale ou générale, ou selon leur
mode d'action mécanique ou chimique, ou encore selon leur durée d'emploi. Pour la
plupart, ces méthodes concernent essentiellement la femme.
La contraception mécanique a pour but d’éviter aux spermatozoïdes d’aller à la
rencontre de l’ovule en mettant une barrière artificielle entre les deux. Les
spermatozoïdes bloqués ne pourront pas aller féconder l’ovule.
Il existe plusieurs moyens de contraception mécanique :
A-LE STERILET :
Le dispositif est dessiné pour épouser la forme du corps de la cavité utérine,
triangulaire, à base supérieure. Ses dimensions n’excédent pas 2 à3cm. L’armature
est en polyéthylène, une sorte de plastique blanc. Un double fil noué sur une boucle
à son extrémité inférieure permet de contrôler sa position et de le retirer.
1- Principes :
En s’interposant entre les faces de la cavité utérine, il matérialise une cavité qui
n’était jusque là que virtuelle. Sa présence provoque un processus d’inflammation à
minima de la muqueuse qui la rend impropre à la nidation.
2-Différents modèles de stérilets :
a. Stérilet au cuivre :
Il est caractérisé par l’adjonction d’un fil de cuivre, sa durée d’utilisation est de quatre
ans et son mode d’action est multiple, au niveau de l’endomètre (réaction
inflammatoire) et de la glaire cervicale (diminution de la mobilité des
spermatozoïdes).
b. Stérilet au progestatif :
Il est caractérisé par l’adjonction de Lévonorgestrel, sa durée d’utilisation est de cinq
ans. Surtout indiqué chez les patientes présentant des ménorragies ou une
dysménorrhée, en plus des modes d’action précités, le progestatif est responsable
d’une atrophie endométriale et d’une raréfaction de la glaire.
3- Indications :
L’indication principale est le souhait de la femme à condition qu’il n’y ait pas de
contre- indication. Il s’adresse aussi aux multipares, celles qui ne veulent pas
s’astreindre à prendre régulièrement la pilule, et celles qui ont présenté des incidents
ou accidents de la contraception orale et aux femmes ne désirant plus d’enfants.
4-Contre-indications :
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a. Absolues :
- La grossesse
- L’infection génitale haute
- Les troubles de la crasse sanguine
- Les cardiopathies valvulaires
b. Relatives :
- Les anomalies de la cavité utérine (fibrome, malformation)
- Les traitements anticoagulants
- Les antécédents de grossesse extra-utérine, d’infection génitale haute
- Les partenaires multiples
- Les maladies imposant une corticothérapie ou un traitement anti-inflammatoire
au long cours
- La maladie de Wilson
5-Technique de pose d’un stérilet :
a. Moment de l’insertion :
Le choix du modèle dépend des conditions anatomiques (volume utérin, ouverture du
col).Le stérilet peut se poser en fin des règles et avant le 14éme jour du cycle.La
pose est précédée par un interrogatoire à la recherche des contre-indications et d’un
examen gynécologique approfondi. La pose doit se faire dans des conditions
d’asepsie.
b.Technique d’insertion et incidents :
Les étapes de l’insertion :il faut faire un toucher vaginal pour connaître l’orientation
de l’utérus, puis mise en place du spéculum et désinfection cervico-vaginale. La pose
d’une pince de Pozzi sur la lèvre antérieure du col pour tracter l’utérus afin de mettre
le col dans l’axe du corps utérin. On doit mesurer la cavité utérine à l’aide d’un
hystéromètre. L’introduction douce de l’inserteur jusqu’au fond utérin (sensation de
butée) et le déploiement du dispositif.Puis retrait de l’inserteur en fonction du modèle,
la section des fils à 1cm de l’orifice externe du col.
Les incidents possibles lors de la pose sont : des douleurs à type de crampes ou de
contractions surtout chez les femmes anxieuses, un spasme du col, un malaise
vagal. Un accident rare est la perforation, souvent isthmique engendrant une
douleur.
6- Complications :
Des ennuis mineurs sont les hémorragies, c’est l’inconvénient le plus fréquent à type
de ménorragies ou de saignements intermenstruels, puis des douleurs pelviennes à
type de contractions, des leucorrhées, et des dysménorrhées.
Des complications a type d’expulsion, de perforation, d’infection génitale et risque de
grossesse.
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L’expulsion survient le plus souvent dans les trois premiers mois après la pose et
passe inaperçue une fois sur cinq. Le diagnostic se fait par la disparition des fils
repères ou par la présence d’un fil anormalement long dans le vagin, confirmation
par l’échographie.
La perforation est due à l’inexpérience de l’opérateur qui introduit en force ou par
l’absence de traction sur le col. Des facteurs favorisants sont la fragilisation du
myomètre par des grossesses multiples et des césariennes, un utérus très antéversé
ou surtout rétroversé ou utérus hypoplasique. La perforation est contemporaine de
l’insertion. Elle provoque de vives douleurs, peut s’effectuer à distance donc
asymptomatique. Le diagnostic repose sur la disparition des fils, l’échographie,
l’abdomen sans préparation pour localiser le stérilet. Le traitement consiste en
l’ablation du stérilet sous hystéroscopie en cas de perforation incomplète ou sous
cœlioscopie, voire laparotomie cas de perforation complète.
L’infection génitale est la complication la plus grave du fait du risque accru de
stérilité. Le premier stade de l’infection est l’endométrite suspectée devant des algies
pelviennes, fébricule, métrorragie, glaire sale, leucorrhéesmalodorantes. Il faut retirer
le stérilet et le mettre en culture, faireun formule sanguine,CRP.On peut se retrouver
devant une salpingite, unabcès tubo-ovarien,et une pelvipéritonite.
Le risque de grossesse est faible mais non négligeable, il ya un risque de
grossesse extra-utérine quel que soit le type de stérilet. Il faut recommander à la
patiente de consulter rapidement en cas de trouble du cycle (aménorrhée,
métrorragies).
B-Contraception vaginale :
La contraception vaginale est utilisée actuellement par 2à3% des françaises en
période d’activité génitale. Cela tient à des raisons culturelles et éducatives. Ce type
de contraception semble trouver un regain d’intérêt en raison de la multiplication des
maladies sexuellement transmissibles (SIDA).
1- Méthodes :
Les méthodes sont les spermicides (crèmes, ovules, tampons),le diaphragme, le
préservatif féminin.
a. Indications :
Il s’agit d’une vie sexuelle épisodique, de suites de couches ou interruption volontaire
de grossesse, de contraception de relais, et de contre-indications à la pilule et au
stérilet.
b. Contre-indications :
----------------------- Page 7-----------------------
Elles concernent les femmes non motivées, le retard mental et les mycoses
vaginales récidivantes.
2-Spermicides :
Les spermicides sont des produits tensio-actifs qui se déposent sur la muqueuse
vaginale et qui ont une action spermicide et bactéricide. La plupart des produits ont
comme principe actif le chlorure de benzalkonium.
a. Mode d’action :
Son mode d’action est l’immobilisation de la queue et l’éclatement de la tête du
spermatozoïde.
b. Mode d’emploi :
Les crèmes ou gelées doivent être mis en place au minimum 10 minutes avant le
rapport. La protection est de 4 heures, mais il faut en replacer avant chaque rapport.
Toute toilette vaginale doit être proscrite dans les 2 heures qui précédent le rapport
et dans les 2 heures qui le suivent pour ne pas supprimer l’efficacité. L’innocuité est
totale et la tolérance vaginale excellente. Dans 2% des cas nous retrouvons des
effets indésirables à type de brulures vaginales, picotements chez le partenaire.
L’indice de Pearl donne un taux d’échecs de 3 à13%.
3-Obturateurs féminins :
a. Diaphragmes féminins :
Les diaphragmes féminins sont très peu utilisés en France. C’est une sorte de calotte
en plastique. Ils existent en plusieurs modèles en fonction de leur taille : 50 à 90 mm
de diamètre. Les deux faces de la cupule doivent être imprégnées d’une crème
spermicide, renouvelée lors de chaque rapport. Le diaphragme doit être placé 2
heures avant le rapport et retiré 2 heures après. L’indice de Pearl est de 8 à12pour
cent années-femme.les contre-indications de cette méthode sont la cystocéle, la
pudeur, et l’indiscipline.
b. Préservatif féminin :
C’est un préservatif lubrifié sur les deux faces, de forme oblongue, fermé au niveau
de l’extrémité interne. L’anneau interne est placé au fond du vagin. L’anneau externe
repose au niveau de l’orifice vulvaire.L’acceptabilité est supérieure à 50% mais son
utilisation nécessite une période d’apprentissage .Il est très efficace contre les
maladies sexuellement transmissibles. Il est adapté aux femmes qui ont une vie
sexuelle irrégulière et espacée.
C-Préservatif masculin :
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Les préservatifs masculins ou condoms, assurent une protection contre les maladies
sexuellement transmissibles et le SIDA. Ils sont en vente libre dans les grandes
surfaces et dans les distributeurs automatiques. Il faut en apprendre l’usage aux
jeunes femmes et leur enseigner comment les utiliser. Le condom est un cylindre de
latex ouvert à une extrémité, de 16cm de long sur 5,2 cm, à l’extrémité fermée. La
partie fermée est arrondie, épousant l’extrémité de la verge, ou peut présenter un
réservoir pour le recueil du sperme. Asa base, le préservatif présente un
enroulement qui permet de le saisir facilement. Le latex peut être opaque ou
transparent, lisse ou finement strié, différentes couleurs. Les préservatifs contenant
un réservoir sont plus faciles à utiliser ; s’ils n’en comportent pas, il ne faut pas placer
l’extrémité de la verge contre le préservatif pour ménager un espace pour le sperme.
Le condom doit être placé sur la verge en érection avant toute pénétrationdans le
vagin ;dés que l’intumescence diminue,il est indispensable que l’homme se retire en
maintenant le préservatif contre la base de la verge pour éviter tout reflux de sperme.
L’efficacité de la méthode est liée à l’utilisation correcte du préservatif et à la
motivation des couples. L’indice de Pearl varie de 0,8 à 6,8 pour centannées-
couples.Il est amélioré lorsque le préservatif est utilisé conjointement avec un
spermicide chez la partenaire.
IV-CONTRACEPTION TRADITIONNELLEOU NATURELLE
1- Coït interrompu :
Le coït interrompu, ou retrait, est peu efficace, très astreignante et source de
difficultés conjugales .Le taux d’échecs est élevé de 15 %.
2- Continence périodique :
La continence périodique est peu efficace, très astreignante et entraîne de longues
périodes de continence, source de difficultés conjugales. Elle est approuvée par
l’église est donc acceptée comme seule méthode contraceptive par certains
pratiquants.
a. La méthode Ogino-knauss (rapports interdits du 9 éme au 19 éme d’un cycle de
28 jours), basée sur l’étude de 2cycles précédents de manière à repérer la date de
l’ovulation. Il est inefficace en cas de troubles du cycle car l’ovulation survient à des
dates variables.
b.La méthode des températures, contraignantes (rapport possible 2 jours après la
montée de la tempèrature), limite les rapports à la période post-ovulatoire.
c. La méthode de la glaire cervicale (Billings) :l’abstinence commence dés
l’apparition de la glaire recherchée par la femme entre les doigts dans le vagin et se
poursuit 4 jours après l’apparition de la dernière glaire humide.
V-CONCLUSION
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Les méthodes efficaces sont les méthodes barrières telles que les préservatifs ou le
diaphragme (associé au spermicide), le retrait st les méthodes basées sur
l’observation du cycle. Les méthodes modérément efficaces sont la cape cervicale et
le spermicide utilisé seul. Parmi les méthodes contraceptives, le préservatif masculin
est le seul moyen efficace pour lutter contre la transmission des infections
sexuellement transmissibles, comme le SIDA et la gonorrhée, concernant le
préservatif féminin une protection similaire est suggérée.
VI- Bibliographie
- GYNÉCOLOGIE, 2ème édition. Bernard Blanc et Léon Boubli. Édition Pradel 1993,
Paris.
- GYNÉCOLOGIE OBSTÉTRIQUE, 2ème édition. Elsevier Masson 2010, Paris.
FEGHOUL NABYLA Maitre assistante
Service de gynécologie obstétrique
EPH BACHIR MENTOURI
KOUBA, ALGER
LA CONTRACEPTION MECANIQUE
LES OBJECTIFS :
Faire connaitre les principes de la contraception
Faire connaitre les différentes méthodes de contraception mécaniques
Faire connaitre les indications et les contre-indications de chaque méthode
Faire connaitre les avantages, les inconvénients et les échecs de chaque méthode
Savoir reconnaitre les complications du dispositif intra-utérin
Savoir évaluer le risque d’échec de chaque méthode
PLAN
I-INTRODUCTION
II-LA CONTRACEPTION DOIT REPONDRE À QUATRE CRITERES
A-Efficacité
1- En taux actuariel
2- Par l’indice de Pearl
B-Innocuité
C-Acceptabilité
D-Faible coût
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III-LES METHODES MECANIQUES
A- LE STERILET
1- Principes
2- Différents modèles de stérilets
a. Stérilet au cuivre
b. Stérilet au progestatif
3-Indications
4- Contre-indications
a. Absolues
b. Relatives
5- Technique de pose d’un stérilet
a. Moment de l’insertion
b. Technique d’insertion et incidents
6- Complications
B- CONTRACEPTION VAGINALE
1- Méthodes
a. Indications
b. Contre-indications
2- Spermicides
a. Mode d’action
b. Mode d’emploi
3- Obturateurs féminins
a. Diaphragmes féminins
b. Préservatifs féminins
C-PRESERVATIF MASCULIN
IV-CONTRACEPTION TRADITIONNELLLE OU NATURELLE
A- Coït interrompu
B- Continence périodique
1- La méthode Ogino-Knauss
2- La méthode des tempèratures
4- La méthode de la glaire cervicale(Billings)
V-CONCLUSION
VI- BIBLIOGRAPHIE
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I-INTRODUCTION
La contraception désigne l'emploi de moyens visant à empêcher qu'un rapport
sexuel entraîne une grossesse. Elle est définie par l'Organisation mondiale de la
santé comme étant « l'utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de
procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter ».Il existe plusieurs
méthodes de contraception, d'action locale ou générale, à l'efficacité et aux
contraintes variables. Parmi ces méthodes, le préservatif peut également être utilisé
pour la prévention des infections sexuellement transmissibles. La contraception
peut-être féminine (majorité des solutions présentées) ou masculine.
II-LA CONTRACEPTION DOIT REPONDRE A QUATRE CRITERES :
A- Efficacité :
Elle peut être exprimée en:
1- En taux actuariel : une femme de 20à25 ans, sans contraception, a après 12 mois
de rapports sexuels, 84% de chances d’être fécondée.
2- Par l’indice de Pearl : c’est le nombre de grossesses survenues au cours d’un
nombre de mois donné d’exposition et comparé à cent ans années d’exposition :
R= Nombre de grossesse X 1.200(100 années) / Nombre total de mois d’exposition
Exprimé en pourcentage années-femmes (%A.F.)
Cet indice renseigne sur la fréquence des échecs
B- Innocuité :
La méthode utilisée ne doit pas surexposer une femme aux risques de complications
à court et long termes .Les incidents (troubles de la libido, troubles digestifs,
métrorragies) doivent être tolérables et peu fréquents. La méthode doit être sans
inconvénient sur la fécondité ultérieure (réversibilité totale) et sans risque pour le
fœtus.
C- Acceptabilité :
Les conditions d’utilisation de la méthode sont variables selon,le niveau intellectuel,
les valeurs morales et religieuses, le profil psychique, la sexualité. La facilité d’emploi
est un critère important d’acceptabilité.
D-Faible coût :
La contraception est gratuite au niveau du planning familial.
III-LES METHODES MECANIQUES :
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Plusieurs méthodes de contraception sont utilisées. Elles peuvent se décliner en
plusieurs catégories selon qu'elles agissent par voie locale ou générale, ou selon leur
mode d'action mécanique ou chimique, ou encore selon leur durée d'emploi. Pour la
plupart, ces méthodes concernent essentiellement la femme.
La contraception mécanique a pour but d’éviter aux spermatozoïdes d’aller à la
rencontre de l’ovule en mettant une barrière artificielle entre les deux. Les
spermatozoïdes bloqués ne pourront pas aller féconder l’ovule.
Il existe plusieurs moyens de contraception mécanique :
A-LE STERILET :
Le dispositif est dessiné pour épouser la forme du corps de la cavité utérine,
triangulaire, à base supérieure. Ses dimensions n’excédent pas 2 à3cm. L’armature
est en polyéthylène, une sorte de plastique blanc. Un double fil noué sur une boucle
à son extrémité inférieure permet de contrôler sa position et de le retirer.
1- Principes :
En s’interposant entre les faces de la cavité utérine, il matérialise une cavité qui
n’était jusque là que virtuelle. Sa présence provoque un processus d’inflammation à
minima de la muqueuse qui la rend impropre à la nidation.
2-Différents modèles de stérilets :
a. Stérilet au cuivre :
Il est caractérisé par l’adjonction d’un fil de cuivre, sa durée d’utilisation est de quatre
ans et son mode d’action est multiple, au niveau de l’endomètre (réaction
inflammatoire) et de la glaire cervicale (diminution de la mobilité des
spermatozoïdes).
b. Stérilet au progestatif :
Il est caractérisé par l’adjonction de Lévonorgestrel, sa durée d’utilisation est de cinq
ans. Surtout indiqué chez les patientes présentant des ménorragies ou une
dysménorrhée, en plus des modes d’action précités, le progestatif est responsable
d’une atrophie endométriale et d’une raréfaction de la glaire.
3- Indications :
L’indication principale est le souhait de la femme à condition qu’il n’y ait pas de
contre- indication. Il s’adresse aussi aux multipares, celles qui ne veulent pas
s’astreindre à prendre régulièrement la pilule, et celles qui ont présenté des incidents
ou accidents de la contraception orale et aux femmes ne désirant plus d’enfants.
4-Contre-indications :
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a. Absolues :
- La grossesse
- L’infection génitale haute
- Les troubles de la crasse sanguine
- Les cardiopathies valvulaires
b. Relatives :
- Les anomalies de la cavité utérine (fibrome, malformation)
- Les traitements anticoagulants
- Les antécédents de grossesse extra-utérine, d’infection génitale haute
- Les partenaires multiples
- Les maladies imposant une corticothérapie ou un traitement anti-inflammatoire
au long cours
- La maladie de Wilson
5-Technique de pose d’un stérilet :
a. Moment de l’insertion :
Le choix du modèle dépend des conditions anatomiques (volume utérin, ouverture du
col).Le stérilet peut se poser en fin des règles et avant le 14éme jour du cycle.La
pose est précédée par un interrogatoire à la recherche des contre-indications et d’un
examen gynécologique approfondi. La pose doit se faire dans des conditions
d’asepsie.
b.Technique d’insertion et incidents :
Les étapes de l’insertion :il faut faire un toucher vaginal pour connaître l’orientation
de l’utérus, puis mise en place du spéculum et désinfection cervico-vaginale. La pose
d’une pince de Pozzi sur la lèvre antérieure du col pour tracter l’utérus afin de mettre
le col dans l’axe du corps utérin. On doit mesurer la cavité utérine à l’aide d’un
hystéromètre. L’introduction douce de l’inserteur jusqu’au fond utérin (sensation de
butée) et le déploiement du dispositif.Puis retrait de l’inserteur en fonction du modèle,
la section des fils à 1cm de l’orifice externe du col.
Les incidents possibles lors de la pose sont : des douleurs à type de crampes ou de
contractions surtout chez les femmes anxieuses, un spasme du col, un malaise
vagal. Un accident rare est la perforation, souvent isthmique engendrant une
douleur.
6- Complications :
Des ennuis mineurs sont les hémorragies, c’est l’inconvénient le plus fréquent à type
de ménorragies ou de saignements intermenstruels, puis des douleurs pelviennes à
type de contractions, des leucorrhées, et des dysménorrhées.
Des complications a type d’expulsion, de perforation, d’infection génitale et risque de
grossesse.
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L’expulsion survient le plus souvent dans les trois premiers mois après la pose et
passe inaperçue une fois sur cinq. Le diagnostic se fait par la disparition des fils
repères ou par la présence d’un fil anormalement long dans le vagin, confirmation
par l’échographie.
La perforation est due à l’inexpérience de l’opérateur qui introduit en force ou par
l’absence de traction sur le col. Des facteurs favorisants sont la fragilisation du
myomètre par des grossesses multiples et des césariennes, un utérus très antéversé
ou surtout rétroversé ou utérus hypoplasique. La perforation est contemporaine de
l’insertion. Elle provoque de vives douleurs, peut s’effectuer à distance donc
asymptomatique. Le diagnostic repose sur la disparition des fils, l’échographie,
l’abdomen sans préparation pour localiser le stérilet. Le traitement consiste en
l’ablation du stérilet sous hystéroscopie en cas de perforation incomplète ou sous
cœlioscopie, voire laparotomie cas de perforation complète.
L’infection génitale est la complication la plus grave du fait du risque accru de
stérilité. Le premier stade de l’infection est l’endométrite suspectée devant des algies
pelviennes, fébricule, métrorragie, glaire sale, leucorrhéesmalodorantes. Il faut retirer
le stérilet et le mettre en culture, faireun formule sanguine,CRP.On peut se retrouver
devant une salpingite, unabcès tubo-ovarien,et une pelvipéritonite.
Le risque de grossesse est faible mais non négligeable, il ya un risque de
grossesse extra-utérine quel que soit le type de stérilet. Il faut recommander à la
patiente de consulter rapidement en cas de trouble du cycle (aménorrhée,
métrorragies).
B-Contraception vaginale :
La contraception vaginale est utilisée actuellement par 2à3% des françaises en
période d’activité génitale. Cela tient à des raisons culturelles et éducatives. Ce type
de contraception semble trouver un regain d’intérêt en raison de la multiplication des
maladies sexuellement transmissibles (SIDA).
1- Méthodes :
Les méthodes sont les spermicides (crèmes, ovules, tampons),le diaphragme, le
préservatif féminin.
a. Indications :
Il s’agit d’une vie sexuelle épisodique, de suites de couches ou interruption volontaire
de grossesse, de contraception de relais, et de contre-indications à la pilule et au
stérilet.
b. Contre-indications :
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Elles concernent les femmes non motivées, le retard mental et les mycoses
vaginales récidivantes.
2-Spermicides :
Les spermicides sont des produits tensio-actifs qui se déposent sur la muqueuse
vaginale et qui ont une action spermicide et bactéricide. La plupart des produits ont
comme principe actif le chlorure de benzalkonium.
a. Mode d’action :
Son mode d’action est l’immobilisation de la queue et l’éclatement de la tête du
spermatozoïde.
b. Mode d’emploi :
Les crèmes ou gelées doivent être mis en place au minimum 10 minutes avant le
rapport. La protection est de 4 heures, mais il faut en replacer avant chaque rapport.
Toute toilette vaginale doit être proscrite dans les 2 heures qui précédent le rapport
et dans les 2 heures qui le suivent pour ne pas supprimer l’efficacité. L’innocuité est
totale et la tolérance vaginale excellente. Dans 2% des cas nous retrouvons des
effets indésirables à type de brulures vaginales, picotements chez le partenaire.
L’indice de Pearl donne un taux d’échecs de 3 à13%.
3-Obturateurs féminins :
a. Diaphragmes féminins :
Les diaphragmes féminins sont très peu utilisés en France. C’est une sorte de calotte
en plastique. Ils existent en plusieurs modèles en fonction de leur taille : 50 à 90 mm
de diamètre. Les deux faces de la cupule doivent être imprégnées d’une crème
spermicide, renouvelée lors de chaque rapport. Le diaphragme doit être placé 2
heures avant le rapport et retiré 2 heures après. L’indice de Pearl est de 8 à12pour
cent années-femme.les contre-indications de cette méthode sont la cystocéle, la
pudeur, et l’indiscipline.
b. Préservatif féminin :
C’est un préservatif lubrifié sur les deux faces, de forme oblongue, fermé au niveau
de l’extrémité interne. L’anneau interne est placé au fond du vagin. L’anneau externe
repose au niveau de l’orifice vulvaire.L’acceptabilité est supérieure à 50% mais son
utilisation nécessite une période d’apprentissage .Il est très efficace contre les
maladies sexuellement transmissibles. Il est adapté aux femmes qui ont une vie
sexuelle irrégulière et espacée.
C-Préservatif masculin :
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Les préservatifs masculins ou condoms, assurent une protection contre les maladies
sexuellement transmissibles et le SIDA. Ils sont en vente libre dans les grandes
surfaces et dans les distributeurs automatiques. Il faut en apprendre l’usage aux
jeunes femmes et leur enseigner comment les utiliser. Le condom est un cylindre de
latex ouvert à une extrémité, de 16cm de long sur 5,2 cm, à l’extrémité fermée. La
partie fermée est arrondie, épousant l’extrémité de la verge, ou peut présenter un
réservoir pour le recueil du sperme. Asa base, le préservatif présente un
enroulement qui permet de le saisir facilement. Le latex peut être opaque ou
transparent, lisse ou finement strié, différentes couleurs. Les préservatifs contenant
un réservoir sont plus faciles à utiliser ; s’ils n’en comportent pas, il ne faut pas placer
l’extrémité de la verge contre le préservatif pour ménager un espace pour le sperme.
Le condom doit être placé sur la verge en érection avant toute pénétrationdans le
vagin ;dés que l’intumescence diminue,il est indispensable que l’homme se retire en
maintenant le préservatif contre la base de la verge pour éviter tout reflux de sperme.
L’efficacité de la méthode est liée à l’utilisation correcte du préservatif et à la
motivation des couples. L’indice de Pearl varie de 0,8 à 6,8 pour centannées-
couples.Il est amélioré lorsque le préservatif est utilisé conjointement avec un
spermicide chez la partenaire.
IV-CONTRACEPTION TRADITIONNELLEOU NATURELLE
1- Coït interrompu :
Le coït interrompu, ou retrait, est peu efficace, très astreignante et source de
difficultés conjugales .Le taux d’échecs est élevé de 15 %.
2- Continence périodique :
La continence périodique est peu efficace, très astreignante et entraîne de longues
périodes de continence, source de difficultés conjugales. Elle est approuvée par
l’église est donc acceptée comme seule méthode contraceptive par certains
pratiquants.
a. La méthode Ogino-knauss (rapports interdits du 9 éme au 19 éme d’un cycle de
28 jours), basée sur l’étude de 2cycles précédents de manière à repérer la date de
l’ovulation. Il est inefficace en cas de troubles du cycle car l’ovulation survient à des
dates variables.
b.La méthode des températures, contraignantes (rapport possible 2 jours après la
montée de la tempèrature), limite les rapports à la période post-ovulatoire.
c. La méthode de la glaire cervicale (Billings) :l’abstinence commence dés
l’apparition de la glaire recherchée par la femme entre les doigts dans le vagin et se
poursuit 4 jours après l’apparition de la dernière glaire humide.
V-CONCLUSION
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Les méthodes efficaces sont les méthodes barrières telles que les préservatifs ou le
diaphragme (associé au spermicide), le retrait st les méthodes basées sur
l’observation du cycle. Les méthodes modérément efficaces sont la cape cervicale et
le spermicide utilisé seul. Parmi les méthodes contraceptives, le préservatif masculin
est le seul moyen efficace pour lutter contre la transmission des infections
sexuellement transmissibles, comme le SIDA et la gonorrhée, concernant le
préservatif féminin une protection similaire est suggérée.
VI- Bibliographie
- GYNÉCOLOGIE, 2ème édition. Bernard Blanc et Léon Boubli. Édition Pradel 1993,
Paris.
- GYNÉCOLOGIE OBSTÉTRIQUE, 2ème édition. Elsevier Masson 2010, Paris.