visualiser le texte
----------------------- Page 1-----------------------
CLINIQUE MEDICALE DES ENFANTS
SERVICE Pr. A.LEBIED
LES DERMATOSES Dr. S. CHABANI 2003,
I. INTRODUCTION
Les affections de la peau constituent un motif fréquent de consultation en pédiatrie, d’autant plus que ces
affections sont très variées, la difficulté réside dans le choix du traitement adapté vu le grand nombre et l’extrême
diversité des agents locaux.
Enfin l’étudiant doit connaître :
les différentes lésions élémentaires
les affections les plus fréquentes chez les nourrissons
- la dermatite atopique
- la maladie le Leiner moussous
- l’érythème fessier
Le traitement de ces différentes affections
Le danger des dermo-corticoides
II RAPPEL SUR LA PEAU DE L’ENFANT
Loin d’être une simple enveloppe, la peau est un organe complexe le plus étendu de l’organisme.
Elle remplit plusieurs fonctions :
- Protection physique et chimique (Barrière)
- Thermorégulation
- Sudation -excrétion sébacée
- Renouvellement continuel de l’épiderme
- Production de Kératine
Chez le nourrisson l’épiderme et fin, tout particulièrement la couche cornée, les systèmes de
défenses immunitaires sont immatures, ce qui rend la peau facilement irritable et très sensible aux
infections.
La minceur de l’épiderme et l’importance de la surface corporelle par rapport au volume du corps,
rend l’application locale de certains produits (Ex. dermocorticoides) dangereux vu le coefficient
l’absorption accru et le risque d’effet systémique.
Les glandes sébacées qui participent à la lubrification de la peau sont inactives jusqu’à la puberté
ce qui favorise la sécheresse et les gerçures.
La cohésion entre le derme et la membrane basale est relativement mauvaise, ce qui facilite le
décollement de l’épiderme et la formation de vésicules et de bulles en cas de traumatisme ou
d’infection.
III. RAPPEL DES LESOINS ELEMENTAIRES
L’érythème : rougeur congestive de la peau, circonscrite (macule) où plus ou moins diffuse
(érythrodermie) souvent temporaire, et disparaissant sous la pression.
Papule : petite élevure solide, circonscrite, de petite dimension < 1 cm de diamètre. Nodule : est une petite nouure circonscrite à l’hypoderme. Vésicule : petite soulèvement sous ou intra-épidermique < 1 cm de diamètre sous lequel est collecté un peu de liquide clair Bulle : est une grande vésicule dont le contenu peut être hémorragique Pustule : est une bulle contenant un liquide purulent. IV . RISQUES SYSTEMIQUES DES MEDICAMENTS TOPIQUES Il faut savoir qu’à surface traitée proportionnellement identique la quantité de produit délivrée dans la circulation et de 3mg/kg chez le nourrisson alors qu’elle reste de 1 mg/kg chez l’adulte. D’où le danger des traitements topiques, sachant que la moindre application locale recouvre rapidement 20 à 30 % de la surface corporelle : celle-ci est calculée selon la formule S.C. = 4 P + 7 / P + 90 ( P= poids) ----------------------- Page 2----------------------- Les produits potentiellement dangereux : 1. Camphre : (Tulle gras, Antiseptiques) convulsions à des Taux sériques > 2 mg/l
2. Iode : Antiseptiques iodés Iode plasmatique hypothyroïdie transitoire
3. Nitrate d’argent : à 1 % (cicatrisant) - chez les brûlés
- Escarres
- Bulles
* Risque transformation des nitrates en nitrite par la flore bactérienne
méthémoglobinémie
4. Acide acétylsalicylique : acidose grave et coma Syndrome de Reye
Décès
* (Vaseline Salicylée) : Traitement Kératolytique.
* En règle la concentration en acide acétyl salicylique ne doit pas dépasser 2 % chez l’enfant
5. Corticoïdes :
A. Dermo-corticoides ou cortico-steroides à usage topique :
- Ce sont de puissants anti-inflammatoires, leurs effets secondaires doivent être parfaitement connus.
- Le dermocorticoîde est stockés dans la couche cornée (effet réservoir) d’où il est lentement relargé
dans le corps-muqueux et le derme sous/jacent, quant il pénètre dans la cellule il se fixe sur un récepteur
cytoplasmique, le complexe récepteur - dermo-corticoîde migre dans le noyau où il agit sur un récepteur
nucléaire par l’intermédiaire de l’ARN messager.
Les dermocorticoîdes sont classés en quatre niveaux d’efficacité décroissante :
(selon la classification européenne).
Niveau Principe actif (DCI) Nom commercial
I. Très fort CLOBETASOL DERMOVAL*
II. (fort) BETAMETHASONE BETNEVAL*
CELESTODERM*
DIPROSONE*
DIFLUOPREDNATE EPITOPIC*
DIFLUCORTOLONE NERISONE*
FLUOCINOLONE SYNALAR*
FLUOCINONIDE TOPSYNE*
HYDROCORTISONE LOCOID*
HALCINONIDE HALOG*
AMCINONIDE PENTICORT*
DESOXYMETASONE TOPICORTE*
FLUCLOROLONE ACETONIDE TOPILAR*
III TRIAMCINOLONE KENACORT*
TRIAMCINOLONE*
DESONIDE LOCAPRED*
TRIDESONIT*
FLUCORTOLONE ULTRALAN*
IV. DEXAMETHAZONE DECTANCYL*
Faible HYDROCORTISONE HYDROCORTISONE*
METHYLPREDNISOLONE VERIDERM MEDROL*
Dans le niveau III, il y a aussi des spécialités déjà présentés au niveau II, mais
qui ont des dosages plus faibles en principe actif.
2
----------------------- Page 3-----------------------
B. Les effets pharmacologiques
1. vasoconstriction réducteur de la perméabilité capillaire
2. Stabilisateur des membranes lysosomiales empêchent le libération d’enzymes,de
quininesvaso-actives et des médiateurs de l’inflammation.
3. Inhibition de la migration des leucocytes : et de la phagocytose
4. Antimitotique inhibition de la synthèse ADN épidermique et fibro-blastique
C. Présentation et efficacité : l’action anti-inflammatoire est liée au radical OH sur C11
* Crème : rapidement absorbée
* Gels et lotion : rapidement absorbés
* Pommades : comporte un excipient gras occlusif l’effet réservoir et passage trans-
épidermique plus lent
* Acide salicylique : l’absorption
* l’état des téguments et sites d’application :
Peau lésée excoriée ( absorption de 90 %)
Peau saine ( absorption 3 %)
Visage et plis ( absorption )
Pénétration par l’appareil pilo sébacé non négligeable
Occlusion favorise la pénétration des DC
Les DC sont classés en fonction de leur efficacité et de leur niveau d’activité en 04
catégories : tableau (1)
D. L’utilisation des DC
- l’application de D.C ne doit pas dépasser 02 fois/j. et ne se justifie que pendant quelque jours
maximum (une semaine) puis l’application est espacée progressivement.(effet rebond) : les DC utilisés
dans le traitement d’entretien font appel à la classe III – IV., ne jamais utiliser sous pansement occlusifs.
- jamais de dermo corticoide de classe I chez l’enfant.
E. Les indications
- Dermatite atopique
- Eczéma de contracte
- Psoriasis (actuellement associée à la Vit D)
- Cheloides en massage
- Pelade ( alopécie circonscrite)
F. Contre indication
- Dermatoses bactériennes : Streptococciques, Staphylococciques,
Impétigo, Pyodermite, Furonculose
- Dermatoses virales : Zona, herpes (CI absolue)
- Dermatoses mycosiques
- Dermatoses parasitaires : gale (sauf gal eczématisée)
- Acné
G. Effets secondaires
Locaux : - Atrophie cutanée
- Purpura et ecchymoses
- Vergetures au niveau des plis
- Dermite péri-orale ( au niveau du visage)
- Achromie
- Folliculites microbiennes (surinfection virales)
- Sur le siège du nourrisson les DC appliqués sont toujours néfaste et donne des
surinfections et parfois le granulome glutéal (nodules violacés sur les régions fessières) en
pratique les DC sont contre indiqués sur le siège et le visage.
3
----------------------- Page 4-----------------------
DERMATITE ATOPIQUE DU NOURRISSON
(Eczéma atopique du nourrisson)
1. Définition
Dermatite atopique est une dermatose inflammatoire chronique érythémato-vésiculeuse prurigineuse chronique
qui survient sur terrain particulier l’atopie et qui évolue par poussées.
Touche 1 à 3 % de la population pédiatrique
2. Etio-pathogénie : reste imparfaitement connue :
3 facteurs sont nécessaires
* Prédisposition génétique (Allergie asthme , Eczéma , Rhinite dans les ascendant et collatéraux)
* L’exposition au allergènes (pneumallergènes et facteurs alimentaires sont mieux connus)
* Dysfonctionnement immunitaires : anomalies de l’immunité à médiation cellulaire ( lymphocytes
suppresseurs )
3. Clinique :
- Age du début : - 60 % à 70 % (avant 6 mois)
- 30 à 40 % avant 3 mois – exceptionnel < 2 mois - Siège : régions convexes : - Surtout le nourrisson : joues – le menton – front respectant la région médio-faciale (le nez – peri-orbitaire – péri-buccale) - Les plis de flexion , creux poplités - plis du coude, la nuque et le sillon rétro-auriculaire + + grand enfant - Atteinte du pouce sucé - La lésion clinique Lésions erythémato-vésiculeuse rapidement excoriées et suintantes. Le prurit est constant et intense source d’insomnie, de nervosité et de surinfection. A la phase de desquamation les croûtes tombent progressivement, laissant un épiderme lisse vernissé qui desquame puis se normalise. Critères diagnostiques établis par Hanifin et Rajka Critères majeurs : 04 - Prurit : en son absence le diagnostic ne peut être porté - Aspect morphologique des lésions (placards érythémateux vésiculeux léchinification) - Evolution chronique par poussées - ATCD personnels ou familiaux de dermatite ou d’atopie (Rhinite, asthme, Rhino-conjonctivite) Critères mineurs nombreux : - Xérose plus marquée pendant la poussée - Signes de Dennie Morgan : second pli palpébral inférieur - Aspect sombre des régions sous orbitaires - Dermographisme blanc : (sensibilité des vaisseaux superficiels à la vaso constriction ) - Incidence accrue aux infections - Réaction d’hyper sensibilité immédiate, augmentation du taux des IgE sériques - Prurit, sudation Diagnostic : 1 signe majeur + 3 signes mineurs 4. Complications Elles sont essentiellement infectieuses - A staphylocoque doré - Herpétique - Le redoutable syndrome de Kaposi-Juluisberg (Traitement actuellement par aciclovir ) - Infection mycosique 5. Evolution - Evolution à court terme : rechutes fréquentes - Evolution à long terme : régressent dans 87 % avant 5 ans 6. Traitement Les buts du traitement : - Maîtriser l’inflammation chronique de la peau - Lutter contre la surinfection et le prurit - Contrôler en permanence la sécheresse de la peau Lutter contre le prurit : anti-histaminique 4 ----------------------- Page 5----------------------- Lutter contre la surinfection : - Bain quotidien avec le de l’eau pas trop chaude - Avec savon antiseptique liquide ou savon sur gras - Rinçage abondant - On peut appliquer des antiseptiques locaux (Héxamédine) ou solution de Milian. - ATB : per os anti staphylocoque : macrolides érythromycine ou pristinamycine pendant 10 jours ou locale en pommade ou crème : Acide Fucidique, Chlortétracycline, Virginamycine Le traitement étiopathogénique fait appel Contre la sécheresse : - Graissage quotidien ou pluri quotidien pour restaurer la barrière cutanée : (crème hydratante ou huile d’amandes douces) (crème Dalibour Les autres mesures : - Vêtement en coton - Régime : éviter les régimes d’exclusion allaitement maternel protecteur ? - Eviter les allergènes : mesures anti-acariens suppression du tabagisme passif - Respecter la calendrier vaccinal Les traitements : - Corticoîdes par voie générale interdits - Utilisé en locale sur peau non-infectée - Toujours niveau II et III jamais le niveau I en général 1 app/j. puis 1j. sur 2 puis 1j. sur 3 et 1j sur 5 jusqu’à l’arrêt. Actuellement en Europe – en France immunosuppresseur : * Ciclosporine : sensation de brûlures du risque des infection cutanées Conduite du traitement Eczéma débutant non infecté : - Antiseptique - DC crème en courte durée et dégression progressive Eczéma suintant : - Antiseptique - Bain des asséchant application en alternance du DC en alternance avec la crème Dalibour Eczéma étendu surinfection : - ATB en fonction du germe : ATB par voie générale - Antiseptiques S/ forme de bain - Infection virale : aciclovir par voie générale 5 ----------------------- Page 6----------------------- DERMATOSES DU SIEGE DU NOURRISSON - Cause fréquente de consultation - Touche 30 à 50 % des enfants de + 2 mois - Facteurs déclenchants : . Elle ne sont pas dues à une fragilité intrinsèque . Occlusion exercée par les couches érythème et macération de la peau . Irritation par les urines acides ou alcalines . Irritation par les selles acides et contamination bactérienne ou candidosique . couches mal rincées contenant des détergents . Talc sur le peau humide Les dermites du siège se résume en : l’érythème fessier et maladie de Leiner moussous ERYTHEME FESSIER -Dermite du siège en W : sont mécanismes mécanique (Frottement - occlusion - Macération) -Touche les zones convexes, épargne les plis (zone de contact) -Toujours érythémateuse au début * EF en Y d’origine infectieux : début : zone péri orificielle (vulve et anus) – plus extension apide au plis (I. Fessier et vulvo-vaginaux) dessinant la lettre Y il est souvent candidosique ou microbien : staphylococcique Traitement : Mesures d’hygiène : 1. Suppression des couches en laissant les fesses à l’air libre 2. Large en coton ou jetable hypoallergique 3. Eviter les couches parfumées 4. Changes fréquents 5. Langage lâche 6. Eviter : pommade trop grasse, solution alcoolisée – talc et bicarbonate soude 7. Bains désinfectants au savon blanc 8. Antiseptique incolore (Septron) 9. Erythème important : bain KMN 04 1/20 000 ou 1/10 000 10. Séchage + + doux - séchoir 11. Antiseptique : actuellement le Dactarin gel (actif contra le candida albicans et beaucoup de bactéries ) 12. ATB par voie générale : en cas de surinfection bactérienne ou infection urinaire. Mycostatine ou Fungizone. Traitement préventif - Toutes les mesures d’hygiène doivent être appliquées quotidiennement (7) - Pommade protectrice : Mitosyl à l’oxyde de zinc, oxyplasine, dermocuivre MALADIE DE LEINER MOUSSOUS - Affection à début précoce entre 3 semaines de vie et 3ème mois parfois 2 semaines - Sous forme de plaques érythémateuses et squameuses - Siégeant sur le cuir chevelu et les plis de flexions, aisselles et la région périnéale - Il n’y a jamais de prurit Etiologie - Imprécise - Considérée comme une dermo-épidermite microbienne mais les prélèvement sont souvent stériles Siège : Bipolaire + + + - au niveau du siège il est marqué par un intertrigo-inguino-crural qui s’étend rapidement à tout le siège avec aspect érythémateux et lisse, avec squames jaunes et grasses. L’extension des lésions est centrifuge réalisant des placards ou des médaillons à surface érythémato-squameuse * autres localisations : plis axillaires, sillon retro auriculaire, cervical antérieur. Apparition des squames sur les sourcils et région inter-sourcillière, le sillon nasogenien, l’atteinte des paumes et plantes est inconstante. Evolution - Au maximum tout le tégument sont atteint - Pas de prurit 6 ----------------------- Page 7----------------------- - Appétit et état général sont conservé - Pas d’atteinte des muqueuses - Evolution en absence de complications est bénigne : guérison avec plusieurs poussées en 8 semaines. Complications - Généralisation des lésions réalisant une erythrodermie sans espace de peau saine - Surinfection avec apparition de pustulose (due souvent à la prescription de dermo- corticoides à tort ) - la surinfection la plus redoutable est celle due au pyocyanique Traitement - Guérison obtenue en 3 à 4 semaines - Suppression de l’occlusion et de la macération : exposer les fesses du nourrisson à l’aire libre - Savonnage avec des antiseptiques puis rinçage de 10 minutes (bain de KMN 04 au 1/10 000)sur les lésions très suintante après séchage, application de solution acqueuse : . d’héxomédine acqueuse - Sur le cuir chevelu on peut appliquer de l’huile d’amandes douces ou de la vaseline salicylée à 1 % qui permet l’ablation des croûtes. - Les ATB et les antifongiques généraux indiqués en cas de surinfection manifeste - Le traitement est biquotidien et doit être prescrit plusieurs jours. ECTHYMA Infection pyogénique, due au même germe que l’impétigo bulle pustule ulcération assez profonde à 1 – 2 cm unique ou multiples surtout les membres < cicatrices indélébiles traitement = TRT impétigo ERYSIPELE Infection due au strepto. B hémolytique - Visage + + récidivantes - Membres inférieurs ++, peut siéger dans n’importe quelle endroit des téguments : plaques rouges, chaudes, œdémateuses et douloureuses, centrifuge avec un bourrelet périphérique accompagnées de signes généraux bruyants : fièvre élevée, frissons et adénopathie satellite. Traitement = Pénicilline G pendant 10 jours. HERPES CIRCINE - Due à un épidermophyte cutané (Microsporium , Epidermophyton trichophyton - Unique ou multiples - Surtout région découverte (contamination plus facile) - Centrifuge avec ébauche de guérison centrale - Erythémato-squameuse à contour très précis, - Plaque arrondie irrégulière - Prurit + + + TEIGNE - Atteinte de la tige du poil par le champignon Plaque érythémato-squameuse Chez l’enfant toujours examiner le cuir chevelu à la lumière de wood (teigne) traitement antifungique local, si échec par voie générale : griseofulvine 10 ml/kg/durant 02 mois Le traitement local pommade cadique et Daktarin en lotion Désinfecter les objets personnels et literie à l’eau bouillante GALE - due à un acarien le sarcoptes scabei variété Hominis - elle se manifeste par un prurit intense surtout nocturne familial - lésion initiale est une papule rouge qui correspond à un petit sillon étroit - chez le nourrisson la zone de prédilection : face palmaire et plante des pieds Traitement Gale non surinfectée : - Désinfection des affaires personnelles par aphtiria poudre - Bain chaud + Ascabiol sur tout le corps sans oublier le cuir chevelu et les ongles - refaire l’opération 5 jours de suite sans se laver - traitement de toute la famille est indispensable Traitement de la Gale Eczématisée - Désinfecter : aux KMN 04 + antiseptiques locaux, pommade antibiotique et corticoîdes à la demande. 7 ----------------------- Page 8----------------------- 8
CLINIQUE MEDICALE DES ENFANTS
SERVICE Pr. A.LEBIED
LES DERMATOSES Dr. S. CHABANI 2003,
I. INTRODUCTION
Les affections de la peau constituent un motif fréquent de consultation en pédiatrie, d’autant plus que ces
affections sont très variées, la difficulté réside dans le choix du traitement adapté vu le grand nombre et l’extrême
diversité des agents locaux.
Enfin l’étudiant doit connaître :
les différentes lésions élémentaires
les affections les plus fréquentes chez les nourrissons
- la dermatite atopique
- la maladie le Leiner moussous
- l’érythème fessier
Le traitement de ces différentes affections
Le danger des dermo-corticoides
II RAPPEL SUR LA PEAU DE L’ENFANT
Loin d’être une simple enveloppe, la peau est un organe complexe le plus étendu de l’organisme.
Elle remplit plusieurs fonctions :
- Protection physique et chimique (Barrière)
- Thermorégulation
- Sudation -excrétion sébacée
- Renouvellement continuel de l’épiderme
- Production de Kératine
Chez le nourrisson l’épiderme et fin, tout particulièrement la couche cornée, les systèmes de
défenses immunitaires sont immatures, ce qui rend la peau facilement irritable et très sensible aux
infections.
La minceur de l’épiderme et l’importance de la surface corporelle par rapport au volume du corps,
rend l’application locale de certains produits (Ex. dermocorticoides) dangereux vu le coefficient
l’absorption accru et le risque d’effet systémique.
Les glandes sébacées qui participent à la lubrification de la peau sont inactives jusqu’à la puberté
ce qui favorise la sécheresse et les gerçures.
La cohésion entre le derme et la membrane basale est relativement mauvaise, ce qui facilite le
décollement de l’épiderme et la formation de vésicules et de bulles en cas de traumatisme ou
d’infection.
III. RAPPEL DES LESOINS ELEMENTAIRES
L’érythème : rougeur congestive de la peau, circonscrite (macule) où plus ou moins diffuse
(érythrodermie) souvent temporaire, et disparaissant sous la pression.
Papule : petite élevure solide, circonscrite, de petite dimension < 1 cm de diamètre. Nodule : est une petite nouure circonscrite à l’hypoderme. Vésicule : petite soulèvement sous ou intra-épidermique < 1 cm de diamètre sous lequel est collecté un peu de liquide clair Bulle : est une grande vésicule dont le contenu peut être hémorragique Pustule : est une bulle contenant un liquide purulent. IV . RISQUES SYSTEMIQUES DES MEDICAMENTS TOPIQUES Il faut savoir qu’à surface traitée proportionnellement identique la quantité de produit délivrée dans la circulation et de 3mg/kg chez le nourrisson alors qu’elle reste de 1 mg/kg chez l’adulte. D’où le danger des traitements topiques, sachant que la moindre application locale recouvre rapidement 20 à 30 % de la surface corporelle : celle-ci est calculée selon la formule S.C. = 4 P + 7 / P + 90 ( P= poids) ----------------------- Page 2----------------------- Les produits potentiellement dangereux : 1. Camphre : (Tulle gras, Antiseptiques) convulsions à des Taux sériques > 2 mg/l
2. Iode : Antiseptiques iodés Iode plasmatique hypothyroïdie transitoire
3. Nitrate d’argent : à 1 % (cicatrisant) - chez les brûlés
- Escarres
- Bulles
* Risque transformation des nitrates en nitrite par la flore bactérienne
méthémoglobinémie
4. Acide acétylsalicylique : acidose grave et coma Syndrome de Reye
Décès
* (Vaseline Salicylée) : Traitement Kératolytique.
* En règle la concentration en acide acétyl salicylique ne doit pas dépasser 2 % chez l’enfant
5. Corticoïdes :
A. Dermo-corticoides ou cortico-steroides à usage topique :
- Ce sont de puissants anti-inflammatoires, leurs effets secondaires doivent être parfaitement connus.
- Le dermocorticoîde est stockés dans la couche cornée (effet réservoir) d’où il est lentement relargé
dans le corps-muqueux et le derme sous/jacent, quant il pénètre dans la cellule il se fixe sur un récepteur
cytoplasmique, le complexe récepteur - dermo-corticoîde migre dans le noyau où il agit sur un récepteur
nucléaire par l’intermédiaire de l’ARN messager.
Les dermocorticoîdes sont classés en quatre niveaux d’efficacité décroissante :
(selon la classification européenne).
Niveau Principe actif (DCI) Nom commercial
I. Très fort CLOBETASOL DERMOVAL*
II. (fort) BETAMETHASONE BETNEVAL*
CELESTODERM*
DIPROSONE*
DIFLUOPREDNATE EPITOPIC*
DIFLUCORTOLONE NERISONE*
FLUOCINOLONE SYNALAR*
FLUOCINONIDE TOPSYNE*
HYDROCORTISONE LOCOID*
HALCINONIDE HALOG*
AMCINONIDE PENTICORT*
DESOXYMETASONE TOPICORTE*
FLUCLOROLONE ACETONIDE TOPILAR*
III TRIAMCINOLONE KENACORT*
TRIAMCINOLONE*
DESONIDE LOCAPRED*
TRIDESONIT*
FLUCORTOLONE ULTRALAN*
IV. DEXAMETHAZONE DECTANCYL*
Faible HYDROCORTISONE HYDROCORTISONE*
METHYLPREDNISOLONE VERIDERM MEDROL*
Dans le niveau III, il y a aussi des spécialités déjà présentés au niveau II, mais
qui ont des dosages plus faibles en principe actif.
2
----------------------- Page 3-----------------------
B. Les effets pharmacologiques
1. vasoconstriction réducteur de la perméabilité capillaire
2. Stabilisateur des membranes lysosomiales empêchent le libération d’enzymes,de
quininesvaso-actives et des médiateurs de l’inflammation.
3. Inhibition de la migration des leucocytes : et de la phagocytose
4. Antimitotique inhibition de la synthèse ADN épidermique et fibro-blastique
C. Présentation et efficacité : l’action anti-inflammatoire est liée au radical OH sur C11
* Crème : rapidement absorbée
* Gels et lotion : rapidement absorbés
* Pommades : comporte un excipient gras occlusif l’effet réservoir et passage trans-
épidermique plus lent
* Acide salicylique : l’absorption
* l’état des téguments et sites d’application :
Peau lésée excoriée ( absorption de 90 %)
Peau saine ( absorption 3 %)
Visage et plis ( absorption )
Pénétration par l’appareil pilo sébacé non négligeable
Occlusion favorise la pénétration des DC
Les DC sont classés en fonction de leur efficacité et de leur niveau d’activité en 04
catégories : tableau (1)
D. L’utilisation des DC
- l’application de D.C ne doit pas dépasser 02 fois/j. et ne se justifie que pendant quelque jours
maximum (une semaine) puis l’application est espacée progressivement.(effet rebond) : les DC utilisés
dans le traitement d’entretien font appel à la classe III – IV., ne jamais utiliser sous pansement occlusifs.
- jamais de dermo corticoide de classe I chez l’enfant.
E. Les indications
- Dermatite atopique
- Eczéma de contracte
- Psoriasis (actuellement associée à la Vit D)
- Cheloides en massage
- Pelade ( alopécie circonscrite)
F. Contre indication
- Dermatoses bactériennes : Streptococciques, Staphylococciques,
Impétigo, Pyodermite, Furonculose
- Dermatoses virales : Zona, herpes (CI absolue)
- Dermatoses mycosiques
- Dermatoses parasitaires : gale (sauf gal eczématisée)
- Acné
G. Effets secondaires
Locaux : - Atrophie cutanée
- Purpura et ecchymoses
- Vergetures au niveau des plis
- Dermite péri-orale ( au niveau du visage)
- Achromie
- Folliculites microbiennes (surinfection virales)
- Sur le siège du nourrisson les DC appliqués sont toujours néfaste et donne des
surinfections et parfois le granulome glutéal (nodules violacés sur les régions fessières) en
pratique les DC sont contre indiqués sur le siège et le visage.
3
----------------------- Page 4-----------------------
DERMATITE ATOPIQUE DU NOURRISSON
(Eczéma atopique du nourrisson)
1. Définition
Dermatite atopique est une dermatose inflammatoire chronique érythémato-vésiculeuse prurigineuse chronique
qui survient sur terrain particulier l’atopie et qui évolue par poussées.
Touche 1 à 3 % de la population pédiatrique
2. Etio-pathogénie : reste imparfaitement connue :
3 facteurs sont nécessaires
* Prédisposition génétique (Allergie asthme , Eczéma , Rhinite dans les ascendant et collatéraux)
* L’exposition au allergènes (pneumallergènes et facteurs alimentaires sont mieux connus)
* Dysfonctionnement immunitaires : anomalies de l’immunité à médiation cellulaire ( lymphocytes
suppresseurs )
3. Clinique :
- Age du début : - 60 % à 70 % (avant 6 mois)
- 30 à 40 % avant 3 mois – exceptionnel < 2 mois - Siège : régions convexes : - Surtout le nourrisson : joues – le menton – front respectant la région médio-faciale (le nez – peri-orbitaire – péri-buccale) - Les plis de flexion , creux poplités - plis du coude, la nuque et le sillon rétro-auriculaire + + grand enfant - Atteinte du pouce sucé - La lésion clinique Lésions erythémato-vésiculeuse rapidement excoriées et suintantes. Le prurit est constant et intense source d’insomnie, de nervosité et de surinfection. A la phase de desquamation les croûtes tombent progressivement, laissant un épiderme lisse vernissé qui desquame puis se normalise. Critères diagnostiques établis par Hanifin et Rajka Critères majeurs : 04 - Prurit : en son absence le diagnostic ne peut être porté - Aspect morphologique des lésions (placards érythémateux vésiculeux léchinification) - Evolution chronique par poussées - ATCD personnels ou familiaux de dermatite ou d’atopie (Rhinite, asthme, Rhino-conjonctivite) Critères mineurs nombreux : - Xérose plus marquée pendant la poussée - Signes de Dennie Morgan : second pli palpébral inférieur - Aspect sombre des régions sous orbitaires - Dermographisme blanc : (sensibilité des vaisseaux superficiels à la vaso constriction ) - Incidence accrue aux infections - Réaction d’hyper sensibilité immédiate, augmentation du taux des IgE sériques - Prurit, sudation Diagnostic : 1 signe majeur + 3 signes mineurs 4. Complications Elles sont essentiellement infectieuses - A staphylocoque doré - Herpétique - Le redoutable syndrome de Kaposi-Juluisberg (Traitement actuellement par aciclovir ) - Infection mycosique 5. Evolution - Evolution à court terme : rechutes fréquentes - Evolution à long terme : régressent dans 87 % avant 5 ans 6. Traitement Les buts du traitement : - Maîtriser l’inflammation chronique de la peau - Lutter contre la surinfection et le prurit - Contrôler en permanence la sécheresse de la peau Lutter contre le prurit : anti-histaminique 4 ----------------------- Page 5----------------------- Lutter contre la surinfection : - Bain quotidien avec le de l’eau pas trop chaude - Avec savon antiseptique liquide ou savon sur gras - Rinçage abondant - On peut appliquer des antiseptiques locaux (Héxamédine) ou solution de Milian. - ATB : per os anti staphylocoque : macrolides érythromycine ou pristinamycine pendant 10 jours ou locale en pommade ou crème : Acide Fucidique, Chlortétracycline, Virginamycine Le traitement étiopathogénique fait appel Contre la sécheresse : - Graissage quotidien ou pluri quotidien pour restaurer la barrière cutanée : (crème hydratante ou huile d’amandes douces) (crème Dalibour Les autres mesures : - Vêtement en coton - Régime : éviter les régimes d’exclusion allaitement maternel protecteur ? - Eviter les allergènes : mesures anti-acariens suppression du tabagisme passif - Respecter la calendrier vaccinal Les traitements : - Corticoîdes par voie générale interdits - Utilisé en locale sur peau non-infectée - Toujours niveau II et III jamais le niveau I en général 1 app/j. puis 1j. sur 2 puis 1j. sur 3 et 1j sur 5 jusqu’à l’arrêt. Actuellement en Europe – en France immunosuppresseur : * Ciclosporine : sensation de brûlures du risque des infection cutanées Conduite du traitement Eczéma débutant non infecté : - Antiseptique - DC crème en courte durée et dégression progressive Eczéma suintant : - Antiseptique - Bain des asséchant application en alternance du DC en alternance avec la crème Dalibour Eczéma étendu surinfection : - ATB en fonction du germe : ATB par voie générale - Antiseptiques S/ forme de bain - Infection virale : aciclovir par voie générale 5 ----------------------- Page 6----------------------- DERMATOSES DU SIEGE DU NOURRISSON - Cause fréquente de consultation - Touche 30 à 50 % des enfants de + 2 mois - Facteurs déclenchants : . Elle ne sont pas dues à une fragilité intrinsèque . Occlusion exercée par les couches érythème et macération de la peau . Irritation par les urines acides ou alcalines . Irritation par les selles acides et contamination bactérienne ou candidosique . couches mal rincées contenant des détergents . Talc sur le peau humide Les dermites du siège se résume en : l’érythème fessier et maladie de Leiner moussous ERYTHEME FESSIER -Dermite du siège en W : sont mécanismes mécanique (Frottement - occlusion - Macération) -Touche les zones convexes, épargne les plis (zone de contact) -Toujours érythémateuse au début * EF en Y d’origine infectieux : début : zone péri orificielle (vulve et anus) – plus extension apide au plis (I. Fessier et vulvo-vaginaux) dessinant la lettre Y il est souvent candidosique ou microbien : staphylococcique Traitement : Mesures d’hygiène : 1. Suppression des couches en laissant les fesses à l’air libre 2. Large en coton ou jetable hypoallergique 3. Eviter les couches parfumées 4. Changes fréquents 5. Langage lâche 6. Eviter : pommade trop grasse, solution alcoolisée – talc et bicarbonate soude 7. Bains désinfectants au savon blanc 8. Antiseptique incolore (Septron) 9. Erythème important : bain KMN 04 1/20 000 ou 1/10 000 10. Séchage + + doux - séchoir 11. Antiseptique : actuellement le Dactarin gel (actif contra le candida albicans et beaucoup de bactéries ) 12. ATB par voie générale : en cas de surinfection bactérienne ou infection urinaire. Mycostatine ou Fungizone. Traitement préventif - Toutes les mesures d’hygiène doivent être appliquées quotidiennement (7) - Pommade protectrice : Mitosyl à l’oxyde de zinc, oxyplasine, dermocuivre MALADIE DE LEINER MOUSSOUS - Affection à début précoce entre 3 semaines de vie et 3ème mois parfois 2 semaines - Sous forme de plaques érythémateuses et squameuses - Siégeant sur le cuir chevelu et les plis de flexions, aisselles et la région périnéale - Il n’y a jamais de prurit Etiologie - Imprécise - Considérée comme une dermo-épidermite microbienne mais les prélèvement sont souvent stériles Siège : Bipolaire + + + - au niveau du siège il est marqué par un intertrigo-inguino-crural qui s’étend rapidement à tout le siège avec aspect érythémateux et lisse, avec squames jaunes et grasses. L’extension des lésions est centrifuge réalisant des placards ou des médaillons à surface érythémato-squameuse * autres localisations : plis axillaires, sillon retro auriculaire, cervical antérieur. Apparition des squames sur les sourcils et région inter-sourcillière, le sillon nasogenien, l’atteinte des paumes et plantes est inconstante. Evolution - Au maximum tout le tégument sont atteint - Pas de prurit 6 ----------------------- Page 7----------------------- - Appétit et état général sont conservé - Pas d’atteinte des muqueuses - Evolution en absence de complications est bénigne : guérison avec plusieurs poussées en 8 semaines. Complications - Généralisation des lésions réalisant une erythrodermie sans espace de peau saine - Surinfection avec apparition de pustulose (due souvent à la prescription de dermo- corticoides à tort ) - la surinfection la plus redoutable est celle due au pyocyanique Traitement - Guérison obtenue en 3 à 4 semaines - Suppression de l’occlusion et de la macération : exposer les fesses du nourrisson à l’aire libre - Savonnage avec des antiseptiques puis rinçage de 10 minutes (bain de KMN 04 au 1/10 000)sur les lésions très suintante après séchage, application de solution acqueuse : . d’héxomédine acqueuse - Sur le cuir chevelu on peut appliquer de l’huile d’amandes douces ou de la vaseline salicylée à 1 % qui permet l’ablation des croûtes. - Les ATB et les antifongiques généraux indiqués en cas de surinfection manifeste - Le traitement est biquotidien et doit être prescrit plusieurs jours. ECTHYMA Infection pyogénique, due au même germe que l’impétigo bulle pustule ulcération assez profonde à 1 – 2 cm unique ou multiples surtout les membres < cicatrices indélébiles traitement = TRT impétigo ERYSIPELE Infection due au strepto. B hémolytique - Visage + + récidivantes - Membres inférieurs ++, peut siéger dans n’importe quelle endroit des téguments : plaques rouges, chaudes, œdémateuses et douloureuses, centrifuge avec un bourrelet périphérique accompagnées de signes généraux bruyants : fièvre élevée, frissons et adénopathie satellite. Traitement = Pénicilline G pendant 10 jours. HERPES CIRCINE - Due à un épidermophyte cutané (Microsporium , Epidermophyton trichophyton - Unique ou multiples - Surtout région découverte (contamination plus facile) - Centrifuge avec ébauche de guérison centrale - Erythémato-squameuse à contour très précis, - Plaque arrondie irrégulière - Prurit + + + TEIGNE - Atteinte de la tige du poil par le champignon Plaque érythémato-squameuse Chez l’enfant toujours examiner le cuir chevelu à la lumière de wood (teigne) traitement antifungique local, si échec par voie générale : griseofulvine 10 ml/kg/durant 02 mois Le traitement local pommade cadique et Daktarin en lotion Désinfecter les objets personnels et literie à l’eau bouillante GALE - due à un acarien le sarcoptes scabei variété Hominis - elle se manifeste par un prurit intense surtout nocturne familial - lésion initiale est une papule rouge qui correspond à un petit sillon étroit - chez le nourrisson la zone de prédilection : face palmaire et plante des pieds Traitement Gale non surinfectée : - Désinfection des affaires personnelles par aphtiria poudre - Bain chaud + Ascabiol sur tout le corps sans oublier le cuir chevelu et les ongles - refaire l’opération 5 jours de suite sans se laver - traitement de toute la famille est indispensable Traitement de la Gale Eczématisée - Désinfecter : aux KMN 04 + antiseptiques locaux, pommade antibiotique et corticoîdes à la demande. 7 ----------------------- Page 8----------------------- 8